Lettre au sommeil,
J'ai éteint la lumière pour t'écrire cette lettre, j'ai fermé les yeux, ouvert les poings.
J'ai éteint la lumière pour t'écrire cette lettre, j'ai fermé les yeux, ouvert les poings.
Ce n'est pas facile de lire la lettre sans avoir envie de vomir de douleur à chaques points. Oui. Je suis comme elle. Le matin, elle se réveille avec la ferme intention d'assassiner le premier venu, or compte tenu de la fréquentation réduite de sa chambre, ce fut-elle. Le morceau de mémoire est organique dorénavant, je l'ai traité avec sévérité quand l'ivresse me submergait. Tu ne rentreras plus. Tu ne feras plus voler en éclat. Selon les plaies agenouillées, j'ai gardé le silence, fermé les lèvres aux gôuts de sommeil. Je n'ai pas dormi. Sous le ciel blanc, le désespoir a tremblé. Ca fait 18 ans que je n'ai pas dormi. Par peur de te voir arriver. Par peur des images graves, tremblantes. La lune est gerçée de blessures, à force de l'avoir fusillée du regard. Je n'ai jamais fermé les paupières la nuit. J'ai décapité sa lumière. A voix basse j'ai récité des prières aux effluves d'ombre. Le matin encore arrivait, sans se soucier, du sens sauvage. C'est vrai E, je me suis évadé de Dieu. Mes priéres ont cotoyé le diable. Mais que pouvais-je y faire, quand mes nerfs se sont noyés à la surface ? Je n'ai pas peur de mourir, j'ai peur de ne pas y arriver. Laisse moi le temps d'aller vite. De te surpasser. De te dépasser. Toi, le sommeil. Avec mon attente. Nocturne. J'ai toujours éteint les lumières, je n'ai jamais dormi. Tu ne rentreras plus. Je n'ai pas retenu la dose et j'ai suffoqué. Tu comprends, ce que ça veut dire ? Trop de noir dans la tête, trop de bougies qui ont mis le feu au mental pour tenter de ne pas sombrer, d'y voir encore clair. Alors la nuit, je me suis battu, j'ai résisté. Le sens est devenu fou, un électron à l'air libre. Il fait tourner la terre comme une bille en verre, j'attend l'éclatement, la nuit, les milles morceaux de l'univers que j'irais ramasser avec mes mains de songes arrachés. L'haleine des limites m'ont berçés, ont tenter de rentrer le sommeil par la bouche, par la gorge. Sirop d'angélus. Le ciel peinait. J'écris avec le poignard des dimensions. Le déchainement des émotions. Tu comprends, tu le sens, le long de tes yeux, l'insomnie qui grimpe, l'insomnie qui ronge, tu le sens, l'insomnie puissante qui vient épuiser tes yeux avec mes mots. Tu sens le regard grand ouvert de la veangance qui se noue dés la tombée de la nuit. Je ne tombe pas avec elle. Je ne suis pas comme elle, je ne suis pas comme vous. Je résiste. Les pluies du ciel n'ont pas mouillé mes rêves, au bas de la page, tes lèvres témoigneront : extrémité. La haut, dans la grotte des nuages, ils ont confondus envol léger et sucides. J'ai retenu les secrets cruels, ça gémis depuis des années. Un jour, j'écrirais ce que la nuit dit derriére votre dos quand vous dormez. Aux environs du sommeil, il y'a des forces qui ruminent, j'ai la puissance de l'insomniaque, j'ai les os lumineux de la lumière que je capture pendant que vous plongez dans le noir. Je ne te parle pas de poésie. Je te parle de déviance. De déviance intellectuelle, sensorielle, sexuelle. Dans le sang noir des cicatrices, les gémissements ne m'échappent pas des mains. J'ai tout vu. J'ai disséquer la prononciation. Toi, mon écoeurement, mon affection sourde. Toi, le sommeil. Lis moi dans ton silence qui tremble. Le crépuscule a pris l'électricité, les fusibles ont grillés dans le paysage intime, la lumière s'est crispée autour de mes poignets, les nuits se sont éloignées, je n'ai jamais dormi. Je les ai défiées. Les minutes ont traînées dans les cendres que j'ai fumé, brûlant les jours manqués. Tu vois, je suis d'une lettre dont on ne parle pas. Les marges secouées des feuilles quadrillées. Clarté des peurs sous les astres projecteurs. Rendez-vous dans les airs. Ouvre les yeux, femme, vertige ou émotion ridicule ? Ta tête pleine de réduction, sommeil. Je pourrais me faire éclater la cervelle pour l'allongement des phrases, le monde a une fin, les mots n'en auront pas. Je marche dans les rues qui ne m'appartiennent pas, je vis dans ce monde que je n'ai pas construit, j'écoute des bruits que les autres font à ma place, je n'ai que mes nuits, qui m'appartiennent. Ta sourdité s'enfonce, vomis dans les oreilles du monde, qu'il entende tes entrailles. J'ai aspiré la corde des pendus, dans le noir, la blancheur qui séche. Ô cordes, déroulez moi de mes images ma température déconcentre le monde. Mon désiquilibre a été murmuré, mon encre coupe le sanglot. Ne dors plus, la respiration gémis dans le tourment.
J'ai éteint la lumière pour t'écrire cette lettre, j'ai fermé les yeux, ouvert les poings.
Il y'a trop de nuits en moi pour supporter celles du monde.
Je t'aime, quand tu ne le sais pas, quand tu t'endors, derrière les poumons lent du songe.
C.
6 Comments:
Avec "cette" musique découverte aujourd'hui, ta nuit devient plus fiévreuse et me renvoit aux trop nombreux cauchemards que je fais si souvent, ces cris, ces souffrances, ces blessures, la nuit qui devient anorexique de la douleur et rend ses vicères sanglantes en empruntant des tuyaux glacés qui sortent de notre corps. La nuit qui nous hante...
Et l'épouser un jour à tout jamais.
Que dire ? Tu écris si bien. Tous les mots paraissent dérisoires. Je me suis gavée de tes anciens blogs.
Bravo, tu as compris. Il y a quelques TRES bons textes.
Un meutrier revient toujours sur le lieu de son crime, dit-on. Mais à la vue du résultat, les crimes ne sont pas toujours désespérants. Les cadavres y sont / parfois / exquis.
Tu iras loin.
Il y a plein de chose que je voudrais te dire , commenter tes textes (d'autres feraient mieux que moi,assurement.) mais parfois même les mots semblent incompatibles .
A nous , incompatibles à nous ...
La photo est un vrai délice.
j'ai vu de la lumière et je suis entrée, et c'est avec bonheur, tourmente et émotion que je me suis pencher sur ton petit monde. Et je doit bien malgré moi l'avoue ton travail merite ses lauriers.écris, écris encore, c'est un ordre !
bonne continuation
Antoine Llinares
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